Les Iles d'Aran

Inishmore

Les Iles d’Aran, Nicolas Bouvier y séjourna quelques temps en hiver. C‘était en 1985, alors que l‘écrivain voyageur avait déjà longuement parcouru le Monde. Sa raison, on ne la connait pas, mais peut-être voulait-il rencontrer cet Homme d’Aran dépeint avant lui par Robert Flaherty.

Si vous n’aimez pas lire, visionnez le portfolio de ce voyage en Irlande

Les Iles d'Aran

Ces deux conteurs, l’un fantastique écrivain, l’autre père du film documentaire, n’ont pas choisi ce lieu pour s’exprimer par hasard. L’Irlande est déjà un pays trempé de personnalité; les Iles d’Aran, issues d’une exception géologique, sont uniques.

La richesse de l’Irlande, c’est l’eau. Elle sert la campagne, nourrit les moutons, et fabrique la tourbe qui réchauffe les roux. Sur les Iles d’Aran, rien de tout cela. Le plateau calcaire fouetté par les vents refuse cette manne liquide, et l’eau qui tombe à chaque pluie s’infiltre et disparait.

Iles d'Aran, des kilomètres de murs
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Les premiers habitants durent alors imaginer un système pour cultiver cette terre. En dressant les premiers remparts qui stoppèrent le vent, ils permirent aux cultures de se développer. Aujourd’hui, l’ile est traversée de centaines de kilomètres de murets, entretenus depuis des milliers d’années par les descendants des ancêtres. Au bout du Monde, l’Homme d’Aran s’appropria cette ile et en fit un centre puissant.

Sur Inis Mór la plus grande des trois iles, les forts Dun Duchathair (et Dun Aengus) sont les restes de forteresses dont la construction remonte à -1500 av. JC.
Dun Aengus est aujourd’hui en Europe un des plus importants vestiges architecturaux de l‘époque pré-celtique.

Le village de Kilronan est le pied à terre que vous choisirez si vous souhaitez rester quelques jours sur Inis Mór. Les habitants se sont depuis longtemps adaptés au tourisme et vous n’aurez que l’embarras du choix du coté des Bed and Breakfast. La Femme d’Aran s’occupe du petit déjeuner, et l’Homme souvent, promène les visiteurs d’un jour à bord d’une carriole équine.

Maréchal Ferrant, Inis Mor
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L’ile est un labyrinthe de sentiers. Les murets compliquent la promenade, mais les sites les plus intéressants (les forts) sont facilement accessibles et le chemin qui longe la falaise sud permet de relier Duchathair et Dun Aengus en quelques heures. Vous pourrez ainsi tutoyer les fulmars et fous de bassan jouant avec le vent toujours présent, et sourire du paysage lorsqu’il fait beau. S’il pleut, vous essaierez d’imaginer la vie des pécheurs en plein hiver.

En revenant de Kilmurvy, on vous conseille de vous arrêter pour une observation de la colonie de phoques qui se trouve deux kilomètres avant Kilronan.


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Le soir, on va manger, boire et chanter au Tigh Joe Watty où se retrouvent chaque soir les vieux et les jeunes dans une excellente ambiance, même si une légère distance se dégage au contact des touristes. On imagine que leurs ancêtres y passaient les soirées d’hiver à panser leurs histoires de murets, de pêche et de tempête.

L’arrivée sur les iles d’Aran se fait en bateau à partir de Rossaveal non loin de Galway (environ 30€ A/R ferry et bus pour Galway). Il faudra avant cela traverser le Connemara, avec Michel Sardou en refrain lancinant, on ne peut pas faire autrement.

Si vous souhaitez quand même profiter de la région du Connacht (évidemment), il faut prévoir au moins une semaine sur place pour : marcher de longues heures sur le sable de White Strand, sentir la fumée de tourbe au détour d’un village, longer le bord du Killary Fjord et ne pas comprendre les Rhododendrons, puis tenter l’ascension du Croagh Patrick s’il fait beau.
S’il pleut, vous irez boire un verre avec les Chieftains à Westport.

La meilleure manière de découvrir cette région est le vélo. Particulièrement adapté aux Iles, il permet aussi de sillonner le Connemara et le Mayo et de profiter des petites routes si typiques de la campagne irlandaise. Il faut évidemment être équipé (vent et pluie of course), mais je pense que ça vaut le coup.
Une autre option, surtout si on préfère marcher et que le temps est compté, est de passer par une agence. J’y suis allé avec La Balaguère (le circuit “Connemara, île de Clare et îles d’Aran“).