Test du Magellan Explorist 610

Une analyse pragmatique du produit

Nous avions fait une présentation rapide sur le papier de ce GPS de la gamme explorist de Magellan. En plus d’un écran tactile 3 pouces, un appareil photo de 3,2 MPix , il dispose d’un altimètre barométrique et d’une boussole électronique. Nous avons eu l’occasion de le tester lors d’un weekend de randonnée, voici notre retour.

Test du Magellan Explorist 610

Voici en introduction la vidéo réalisée lors de ce test.

Video test Magellan Explorist 610

Prise en main du Magellan Explorist 610

Typologie d’ appareil

Le Magellan Explorist 610 peut être défini comme un GPS de randonnée haut standing. Large a peu près comme un smartphone, mais beaucoup plus épais, il est alimenté par deux piles type AA. Ce choix implique une épaisseur conséquente, mais autorise le marcheur a se ravitailler en énergie dans tous les pays du monde ou presque. Ceci sera d’ailleurs une de ses préoccupations principales avec le Magellan, mais j’y reviendrai. Sa technologie à écran tactile et carte topo en couleur en font un GPS haut de gamme. Le prix est d’ailleurs à l’ avenant. Près d’un an après sa sortie en magasin, il est encore vendu pas loin de 350-400€.

Le Magellan est néanmoins ergonomique, on l’ a bien en main. La lisibilité de son écran couleur est optimale.
Pour le prix, Magellan propose un fond de carte propriétaire et du National Geographic et World Edition, Summit Series Europe. De quoi entamer sans crainte une randonnée au tracé précis dans l’hexagone. L’ensemble du territoire est couvert avec une précision au 1/25 000 ième. Je ne me suis pas penché sur la fréquence des mises a jour, mais pour la randonnée bourguignonne qui m’a servi de test, les données cartographique étaient bien à jour. Le site propose par ailleurs des mises à jour européennes régulières.

L’appareil est de facture solide, et je constaterai pendant la randonnée, qu’il résiste a une pluie battante: bon point pour lui.

mode d’emploi inconséquent

Le mode d emploi pour un appareil de ce prix, prête à sourire. L’effet “ready out of the box” est beaucoup moins évident quand il s’agit d’un GPS spécialisé que mettons pour un iPhone déballé de son carton blanc. Les traductions sont un peu aléatoires, même sur la version disponible en ligne sur le site du constructeur, et des points importants comme les conséquences de la mise en veille sur la gestion fine de la trace, ne sont pas abordés. Le lien avec le logiciel de gestion des cartes n’y est d’ailleurs pas abordé non plus. Heureusement pour nous, il est assez intuitif.

Mise a jour des drivers du Magellan Explorist 610

Le mode d’emploi ne dit rien non plus de la connectique informatique. Dans mon cas, et en passant par le site de Magellan, j’ai pu et du mettre à jour la base de drivers de mon PC et faire en sorte que l appareil soit reconnu par mon ordinateur, ouf, au moment de sa connexion en USB. Dès lors si votre Magellan n’est pas reconnu au branchement avec le PC ne paniquez pas. Mettez vos drivers a jour. Le PC le reconnaîtra dans la foulée.

Téléchargement du logiciel

Le Magellan explorist 610 est compatible avec le logiciel de préparation de randonnée : Vantage Point.  Une fois installé sur votre ordinateur, il vous permettra de préparer sereinement votre randonnée, y ajouter des waypoints de préparation, des points remarquables, des notes… Je crois qu’on peut en ajouter près de 500… Ce qui à moins de planifier la traversée d’un continent à pieds, me semble largement suffisant pour une randonnée classique.

La version française du logiciel est là encore un peu déroutante tant elle semble avoir été rédigée avec un logiciel de traduction en ligne. On n’en voudrait pas a Magellan, parce qu’on s’en sort après quelques hésitations, si le GPS n‘était pas aussi classé dans les hauts de gamme du côté de l‘étiquette de prix.

Définition du parcours et importation du tracé

Je ne suis pas d’un naturel aventurier, aussi j’aime bien m’inspirer de traces proposées sur le net pas d’autres geeks marcheurs. Pour préparer cette randonnée/ test j ai navigué sur le net a la recherche de .gpx bourguignons dont me servir de base. Le logiciel de Magellan permet très facilement de les importer, de les transformer, et de les annoter, dès qu’on s’est habitué au sabir français de l’application de bureau. Une fois ma structure de randonnée prête, il ne me reste plus qu‘à la synchroniser avec le GPS connecté et reconnu en USB. Simple. C’est rassurant.

Mise en route

Un gps de randonnée : usage ville incertain

Je me suis fait une vilaine peur en préparant ma journée de marche. Au moment de la check-list, j’ai évidemment lancé le GPS accolé a la fenêtre de mon bureau dans le 17e arrondissement de Paris. Puis plus tard collé à la fenêtre de chez moi à Provins… Histoire de vérifier que mon matériel est opérationnel. Et j ai stressé de ne voir le GPS accrocher aucun satellite. A tel point que je m‘étais presque persuadé que le Magellan en test était défectueux. Mais…

Mise en route en extérieur

Quelle ne fut pas ma bonne surprise de voir l appareil accrocher très rapidement le satellite, posé sur le capot de la voiture rangée pour la journée dans une clairière  de la Grange au bois non loin de Solutré. Ouf!!! En condition outdoor, et hors ville, le Magellan explorait 610 est prompt a la réponse.

Tirez-en les conclusions utiles a votre géographie et votre pratique. La précision de l’appareil en outdoor est redoutable et la situation précise sur la carte 1:25000000 integrée. Très souvent d’ailleurs, vues les conditions climatiques épouvantables dont nous a gratifié dame nature mors de cette sortie, il était plus aisé de sortir le GPS et de le réveiller de son paisible sommeil en veille, que de se munir du bon vieux papier de la carte IGN trop facilement submersible.

À noter, le Magellan est garanti résistant aux avaries climatiques, grâce a des joints hermétiques au coin de l‘écran et autour du capot. Je n’ai pas poussé le vice jusqu‘à le laisser tomber dans l’eau, mais sous la pluie battante, mains mouillées, le Magellan a continué a faire le job. La structure semble robuste et, de ce côté, le Magellan quoi qu’un peu lourd présente un aspect et une prise en main robuste et solide.

Usage

consommation rapide de la batterie

On m’avait prévenu : Les GPS outdoor sont encore aujourd’hui très gourmands en énergie. Le Magellan avec son écran tactile , son rétro éclairage et son positionnement actif, ne fait pas exception. De ce côté, on se félicite que le constructeur ait choisi une alimentation à piles: au rythme de la consommation de l’appareil, il ne doit pas être rare que le randonneur au long cours se retrouve a devoir acheter un stock de piles AA a l‘épicerie du village traversé.

C’est a la fois une faiblesse: ajouter des piles dans le sac quand on réduit le poids au minimum est rageant, et une qualité – il est plus simple d’acheter des piles dans le moindre bouiboui que de patienter en attendant la recharge sur secteur d’une batterie inamovible.

Mise en veille selon le mode d emploi

Le mode d’emploi le signale bien: pour préserver la batterie, il faut éviter de laisser l’appareil en mode actif, en continu. C’est un euphémisme. Laisser l’appareil actif en continu c’est ne disposer au plus,que d’une demi journée d’autonomie. Et encore je suis optimiste au vu de la jauge observée pendant la randonnée test. Le passage en veille, conseillé par le manuel, est une obligation pragmatique. Sans ça, impossible de tenir une journée de marche complète, avec un set de piles. Puis n’oublions pas que le changement de piles est perçu par l’appareil comme un arrêt définitif et donc la fin d’une trace journalière.

Réactivation suite mise en veille: longue

De tous les points évoqués concernant le Magellan, c’est ce détail qui m’a le plus embêté en situation de randonnée: Le temps de remise en route post veille. Pour préserver la batterie, comme signalé ci dessus, on est quasiment obligé de passer l’appareil en veille après chaque consultation. Cependant le temps de remise en route me semble très long. Il est de l’ordre de la trentaine de secondes. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais quand on a retiré le gant pour manipuler l‘écran tactile, et qu’il fait très froid dehors…. Les doigts souffrent dans l’attente de l’initialisation de l‘écran.

Vraiment, de tous les points positifs ou négatifs de l’appareil, c’est celui qui mérite le plus que Magellan se penche dessus. Le seul finalement qu’on ne peut ni prévoir à l’avance, ni contourner. Celui qui a fait souffrir mes menottes pendant une randonnée d’octobre en tous cas. Après, c’est un vrai plaisir de manipuler une carte insensible a l’eau ou a l’usure du papier, mais je dois l’avouer, par moins 3 et sous averse, j’ai maudit le constructeur.

Enregistrement de waypoints multimédias

Le randonneur qui comme moi aime autant se ressourcer que “geeker”, trouve dans l’explorist un super compagnon de jeu. Avant la randonnée d’abord, parce que le logiciel de “bureau” d’un abord abrupt se révèle très efficace pour créer, importer, annoter une trace et la synchroniser avec le GPS via USB. On peut mettre plus de 2000 waypoints dans le logiciel puis les synchroniser avec l’appareil.

En randonnée on peut faire de même directement sur l’appareil, pour annoter sa trace effective pendant la marche. Je conseille de préparer le menu personnalisable de l’appareil (assez intuitif) pour faciliter l’accès à la création de waypoints pendant la marche.

L’explorist est doté d’un appareil photo relié au GPS. Les photos sont correctes. Elles permettent d’immortaliser un point remarquable à signaler dans la trace, pour mémoire ou de relier un événement de la randonnée a une coordonnée GPS précise. C’est de l’ordre du gadget, ça gâche un peu de batterie, mais c’est amusant après la rando, de situer les points exacts où on a ri, mangé, galéré, photo a l’appui. Mais clairement a moins de tuer sa batterie, l’appareil photo ne peut pas servir d’outil de reportage.

Ergonomie et poids

L’explorist est normalement lourd pour un outil embarquant deux piles. Pour comparer… On dira un gros smartphone Nokia avec deux piles. Ça vous aide?

L’ergonomie par contre est impeccable. La coque arrondie, galbée rend l’appareil très ferme a la prise en main. Ce Magellan explorist 610 est un outil qu’on tient dans la paume de la main, tandis qu’on navigue de l’autre. L’usage a une main me semble hasardeux, même si un crochet de transport permet de le mousquetonner au sac ou d’y passer une dragonne.

Carte topo qui remplace une carte papier IGN?

J’imagine que la réponse a la question cartographique doit dépendre de la zone du monde où vous vous rendez. Pour la France, le fond de cartes d’usine est suffisant. Les cartes sont aussi précises que les bonnes vieilles IGN papier. Lors de la rando/test, la carte papier IGN nous a servi uniquement pour avoir une vue rapide de l’ensemble du terrain à parcourir pour l’ensemble de la journée et surtout quand pour un rapide check de direction, j’ai eu la flemme d’attendre la sortie de veille du Magellan. Pour le reste les usages sont redondants, et le Magellan suffisamment pourvu en pile prend aisément le relais du papier.

Les “couacs” du mode d emploi: mise en veille/conséquence boussole/aiguille de direction

Mon petit coup de gueule face au Magellan consiste vraiment en la faible qualité de la version française du manuel même quand on va le récupérer sur le site de la firme pour disposer de la dernière version. Aller chercher la dernière itération n’aide pas beaucoup. Ça peut paraître bizarre de pester contre un manuel et pourtant…

Quelques éléments importants n’y sont que trop peu mis en évidence, comme la difficulté à accrocher un satellite en ville, le degré de précision qu’il faut choisir pour le GPS si on veut que la flèche directionnelle indique réellement le nord, ou comment gérer réellement les mises en/ et sorties de veille. Franchement un peu plus guidé dans la prise en main de l’appareil ne resterait plus grand chose a lui reprocher dans son rôle d’assistant de randonnée. Quelques points pourtant:

L‘écran tactile et les doigts nus

Ça n’a l’air de rien lors d’une balade estivale mais l‘écran du GPS, parce que uniquement tactile, implique que l’on retire ses gants lorsqu’on le consulte. C est bête a dire mais de chaque fois ôter ses gants quand on veut savoir où on se trouve, simplement pour aller zoomer sur la carte est franchement casse-pieds. Vous me direz que c’est inhérent à l’outil, et que je pouvais l’anticiper, certes, mais la moitié du désagrément aurait été résolu si a chaque sortie de veille, le GPS conservait en mémoire le dernier niveau de zoom effectué sur la carte.

La plupart du temps les check rapides consistent en une vérification qu’on ne s‘éloigne pas trop de la trace entrée en préparation de randonnée, et ce genre de manipulations pourraient totalement se faire en conservant les doigts au chaud. Dans la mesure où le passage en mode veille est une obligation pour la survie de la batterie, cette option de mise en mémoire des derniers paramètres lèverait de beaucoup le désagrément lié a l’obligation des doigts nus sur écran tactile.

L’enregistrement de la trace

L’enregistrement épisodique de la trace qui m’est arrivé et qui m’a fait croire que l’appareil n’avait pas du tout stocké mon parcours (CF. Vidéo), parce qu’il n’est ni prévisible ni expliqué dans le manuel est agaçant. Je constate en plus (ou du moins je crois) que le calcul des éléments “manquants” entre deux sorties de veille, n’est pas toujours précis. Dans mon cas, nous avons un peu erré autour de la roche de Solutré avant de retrouver la bonne direction. La trace “ reconstituée” par le logiciel de Magellan quand j’ai rebranché le GPS a l’ordinateur n’a pas tenu compte de ces allers/retours un peu hiératiques et m’a montré une boucle presque parfaite. Si ça a flatté mon ego de pisteur, ça me semble pourtant une “preuve” que la mise en veille a des conséquences sur l’enregistrement du parcours par l’appareil. C’est dommage, parce que cette mise en veille est obligatoire à la préservation de la batterie…

N.B export et correction manuelle avec Google
Ces inconvénients n’empêchent pourtant pas de se fier a l’appareil pour préparer, suivre une route, préparer ses waypoints et même après la marche, à sauvegarder sa trace plus ou moins réelle. Pour ce qui est du dernier point signalé ci dessus, il est important de noter que le logiciel Magellan installé sur votre ordinateur, vous permettra très facilement de vérifier, puis stocker les éléments essentiels de votre randonnée. Et, comme ledit logiciel permet d’exporter sa trace et ses waypoints au format .gpx promu par Google notamment, il est assez aisé ensuite de visualiser sa trace sur la google maps, d’y identifier les chemins, routes, sentiers effectivement empruntés pour ensuite stocker ou partager la retranscription cartographique de votre performance via le web et les réseaux sociaux.

Dans le cas de notre randonnée test a Solutré, j’ai corrigé la trace qu’avait stocké le Magellan avant de la partager avec les autres randonneurs et donner une idée très précise, en forme de trace bis remaniée, pour tous les randonneurs participants et futurs.

Conclusion: recommander le Magellan explorist 610?

Le Magellan est un bon appareil haut de gamme. Précis, efficace, complet (altimètre, boussole, appareil photo…). Son alimentation par pile offre sans doute le meilleur choix d’universalité pour les randonneurs exigeants. Il est robuste, compact et de facture solide. Il est résistant à l’humidité. Bref rien a dire cote technologie ( je ne suis pas expert en geocaching, mais ces fonctions sont aussi prises en compte).

Le seul bémol du randonneur en herbe que je suis, est vraiment l’autonomie ultra limitée. C’est vrai que si je compare cette autonomie à celle de n’importe quel smartphone, je tombe dans dans plages d’utilisabilité a peu près identiques. Mais ce n’est pas satisfaisant. Tout randonneur qui emporte sa tente, et son autonomie complète pour quelques jours de marche, peut difficilement se résoudre a emporter un pack de six ou huit LR6 dans un sac ou chaque gramme compte.

Surtout que l’explorist n’est pas une entrée de gamme et qu’on ne s’attend pas à ça quand on l’achète, j’imagine. On a l’impression que l’appareil n’a du coup pas les moyens de ses ambitions. On se prend a penser que sans couleur, ou sans appareil photo, en limitant un peu les technologies embarquées, on aurait perdu assez peu en qualité de service, mais beaucoup en allègement du sac et de l’esprit.

L’esprit parce que vous n’imagineriez pas rouler en Porsche tout en étant obliger de mettre des jerricans de réserve dans le coffre, de la  même manière qu’on a du mal a empaqueter les piles qui nourriront la gourmandise énergétique du GPS. Et du coup, chafouin, vous êtes plus enclin a pester contre le retrait des gants ou les imprécisions du Manuel. En l‘état l’explorist 610 me semble trop cher pour un confort d’utilisation encore trop médiocre malgré des performances technologiques plutôt bien torchées. Mais ce n’est que mon avis.

En savoir plus

La fiche technique du Magellan Explorist 610

Dimensions: 65.3mm x 128mm x 36.8mm
poids: 195g
Batterie: 2xAA piles (16 Hours max d’autonomie)
Camera digitale intégrée
Microphone intégré
Waterproof:IPX-7
Haut parleurs: oui
Stockage intégré: 500MB
Stockage externe: MicroSD
CPU 400MHz
supporte les températures jusqu‘à -10°C – 60°C
Enregistrement pdt veille: oui

Résolution de l‘écran: WQVGA, 240 × 400
Taille de l‘écran: 3.0”
Type: Couleur, Transflective
écran tactile

Accepte fichiers GPX
Waypoints :500
Geocaches : 10000
Paperless Geocaching oui
Visionneuse de photos
Trace: 1
Points par trace: 5000