Cela faisait un certain temps que je n’avais pas fait une vraie bonne randonnée. Mon activité importante de course à pied, les courses de trail et le temps important que je passe sur les sentiers m’ont d’une certaine manière éloigné de la randonnée.
Pendant ce voyage en Californie j’ai eu envie de prendre le temps. Dans la Vallée de la Mort j’ai bien pensé faire le tour complet des spots à faire, mais je me suis dit qu’une seule journée sur place suffirait. Aussi j’irais plutôt faire l’ascension du Telescope Peak qui domine la vallée de ses 3366m. Domine la Vallée de la Mort par son flan est, et Panamint Valley à l’ouest.
Telescope Peak est le plus haut sommet de la vallée de la mort. Étrange comme formulation, mais la “Vallée de la Mort” est aussi le nom du Parc National qui regroupe les montagnes et la zone assez étendue autour de la vallée proprement dite. Ce sommet s‘élève à 3366 mètres d’altitude, et on le voit très nettement se détacher du ciel lorsqu’on est tout en bas sur le sol salé de Badwater. En hiver le sommet est généralement enneigé et c‘était le cas fin janvier lorsque je décidais d’y grimper.
Vue sur Telescope Peak depuis le fond de la Vallée de la Mort.
Une route y mène depuis l’autre versant, Panamint Valley. Elle se transforme assez vite en piste en terre et il faudra être prudent en arrivant à Thorndike là où elle s’arrête. Pas de doute possible quant à l’endroit, une dizaine de fours à charbon encore en excellent état (conservés) servaient il y a plus de cent ans à produire le carburant qui servait à alimenter la ville de chercheurs d’or de Skidoo. Nous sommes à plus de 2000m d’altitude et c’est seulement ici qu’on trouve les quelques rares forêts de pins de la région.
Avec 13km et environ 1300m de dénivelé positif pour l’aller seulement, et considérant l’effort supplémentaire lié à l’altitude, il est fortement recommandé de se lancer dans l’ascension au petit matin pour pouvoir faire l’aller retour dans la journée (26km entre 2000m et 3400m d’altitude ça prend un certain temps).
J’ai pour ma part préféré partir en fin de journée et camper non loin du sommet pour profiter des couchers et levers de soleil sur la vallée. Je m‘étais au préalable renseigné sur les autorisations nécessaires pour camper dans la région, et alors que tout est très régulé dans les zones les plus connues et visitées du parc je n’ai rien trouvé de très clair sur les alentours du Telescope Peak. Un fonctionnaire du parc n’a d’ailleurs pas vraiment pu me renseigner lorsque je lui ai demandé s’il était possible de bivouaquer sur l’ascension de Peak.
Pendant la montée en fin de journée, le sommet éclairé par le soleil couchant.
Mon bivouac en redescendant depuis le sommet.
La montée au sommet de Telescope Peak n’est pas difficile. Elle est juste un peu longue, même si on monte en voiture jusqu’au parking de Thorndike. L’endroit est aussi le point de départ pour l’autre sommet intéressant du massif, Wildrose Peak.
Je croise d’ailleurs un randonneur qui redescend lorsque je prends le sentier. En cette fin de mois de janvier la météo est très clémente, le soleil est le seul objet dans un ciel tout bleu. Il fait cependant assez froid et lorsque je passe sur le versant, à l’ombre en fin de journée, la neige fait son apparition. Vers 2500m d’altitude il fait déjà largement en dessous de 0°C. Après quelques heures de marche, et alors que le soleil se couche, j’atteins la crête finale vers 2900m d’altitude. Le terrain y est moins pentu et c’est ici que je décide de m’installer pour la nuit.
Le soleil se lève doucement
Quelques minutes plus tard, autre angle sur le soleil.
J’ai mis mon réveil à 5h du matin pour profiter de l’aube, et commencer à marcher avant le lever du soleil. Au réveil, mon CrossCall indique -15°C (Le Trekker X3 que je recommande fortement pour ceux qui cherchent un téléphone robuste et qui tient la route). Je comprends alors mieux mon léger inconfort pendant la nuit, même si j‘étais suffisamment équipé. Je laisse la tente sur place et je prends la direction du sommet. Lever de soleil sublime, seul au monde dans ce si grand pays alors que 3300m plus bas les touristes dorment encore dans leur hôtel.
Je n’aurai pas été au sommet finalement. Juste avant le raidillon final la neige trop présente, verglacée, m’empêche d’aller plus loin. Il m’aurait je crois fallu une paire de crampons pour me sécuriser sur les passages un peu dangereux. Je préfère redescendre tranquillement, sans être déçu.
Il fait encore nuit lorsque je quitte ma tente, frontale sur la tête en direction du sommet.
Lever de soleil
En redescendant vers mon point de départ.
