Le Fjord d'Angmassalik

• le 16/05/2009

Côte extrêmement sauvage, déchiquetée par les glaciers et aux sommets “alpins”, l'est du Groenland est ceinturé par les icebergs et le pack descendant de l'océan Arctique. Ce n'est qu'en 1884, il y a tout juste un siècle, que Gustav Holm rencontre pour la première fois des habitants sur cette côte. Encore très protégé du tourisme (ces derniers ne visitent principalement que Kulusuk, Ammassalik), le Groenland “profond” et traditionnel se situe en transition entre “la civilisation du phoque” et le monde moderne.


Le Groenland est grand comme 5 fois la France et peuplé seulement de moins de 60.000 habitants ; il est ceinturé tout autour d'une chaîne montagneuse retenant une calotte glacière qui culmine à plus de 3000 mètres d'altitude. Si celle-ci fondait, elle ferait monter le niveau de tous les océans de la planète de près de dix mètres.

Situé sur la cote est, dans la région de Tassilaq ; le climat y est plus changeant (température souvent entre 5 et 10°c) et le relief plus alpin. GNGL y est présent depuis 1989, cent ans après la découverte des premiers groenlandais de la cote est. Le parcours y est plus « itinérant » et isolé, malgré la visite de deux ou trois villages sur le parcours. Le raid se termine dans la région de Sermiligaaq d'où nous rentrons avec les bateaux locaux.

Il y a un peu plus de cent ans, les premiers européens accostèrent sur la côte est du Groenland. Jusque là les habitants de la côte orientale vivaient dans une quasi autarcie, isolés du reste du monde par la calotte glaciaire à l'ouest et la mer à l'est, 2 barrières naturelles considérées alors comme infranchissables.
Imaginez une seconde… la côte est s'étend sur 1 451 000 km² et regroupe encore aujourd'hui moins de 3 500 habitants ! Remis à notre échelle, ont peut affirmer que chaque Groenlandais de l'est dispose pour lui seul d'un territoire 3 fois plus grand que le Lichtenstein !
En Groenlandais « Tuno » (l'autre côté), la côte est se distingue par bien des aspects du reste du pays : le paysage d'abord, plus alpin, plus cristallin, avec ses fjords toujours pris par les glaces, ses montagnes rappelant parfois les Alpes (la mer & les icebergs en moins !). La chasse reste la principale activité économique, le langage est différent tout comme les usages (ici la peau de l'ours tué revient à celui qui l'a vu en premier et non pas à celui qui l'a tué comme cela se passe à l'ouest). Le mystique inhérent à une culture traditionnelle est toujours vivace, et d'ailleurs, il est palpable à travers les nombreux tupilaqs produits par les artistes. Le climat enfin est plus que jamais capricieux, étant tout à la fois plus doux & parfois plus violent, souvent imprévisible…