Trekking autour d'Askja et vers le Vatnajökull

Le nord de L'Islande à pied


28/07/08 Dyngjuvatn – Vatnajokull

7h30. Je suis réveillé par le soleil qui chauffe la tente. J’emmerge à 8h. Je ne sais pas encore que je vais marcher presque 11h aujourd’hui. Je suis à environ 1h de marche du lac Dyngjuvatn, alors je décide de ne prendre qu’un seul litre d’eau, j’aurai l’occasion de faire le plein la bas.

Je bois bien avant de partir et j’y vais. Arrivé sur place, je constate que le lac est très peu profond et qu’il est entouré de sable en pente très douce. A dix mètres du rivage, il ne doit pas y avoir plus de vingt centimètres de profondeur et par crainte des sables mouvants, je décide de ne pas faire le plein. La carte et le GPS indiquent qu’une gué se trouve à 5-6h de marche. C’est probablement une des nombreuses rivières glaciaires qui descendent de Vatnajokull.

La piste que j’emprunte est terriblement monotone. Sable, vent de sable, plus de vent, moins de sable, longue ligne droite. Heureusement sur la gauche, le ciel est dégagé et offre un splendide panorama sur le glacier Vatnajokull. Je le savais déjà, mais le bas du glacier est noir. C’est le résultat de dizaines d‘éruptions qui au fil des siècles ont déposé ce typique sable volcanique sur le glacier, ensuite emporté jusqu‘à ces extrémités et s’accumulant en d‘énormes moraines noires.

Vers 17h, j’arrive au gué. Je bois le reste d’eau de ma bouteille pour le remplir, mais la stupeur! Le gué est à sec. Sur une centaine de mètres de large, le lit de la rivière est évident, le sable est encore humide, mais pas d’eau. Peine perdue, je consulte le GPS qui m’indique qu‘à 500m une autre rivière (pas la même) coule. Je la trouve facilement, et même si l’eau est saturée de sable, quelques minutes à décanter la rendent acceptable.

Que faire? La piste longe cette rivière asséchée pour la retraverser dans 3h. Vu la taille du lit encore humide et la proximité du glacier à cet endroit, je me dit qu’il doit y avoir de l’eau là bas. N’ayant pas non plus atteint mon quota de marche journalière, je repars pour 3-4h de marche. Comme prévue après une longue marche dans le lit asséché, je découvre au détour d’un virage le gué attendu. Mais la rivière est gigantesque.

Elle sort du glacier sur toute sa largeur d’environ 2km, sous la forme d’une multitude de torrents espacés de plusieurs dizaines de mètres. Comment aurais-je pu le prévoir alors qu‘à une dizaine de kilomètres en aval le sable est à peine humide… Je suis bloqué, il aurait fallu que je reste du coté droit de la rivière mais je ne pouvais que difficilement me douter qu’un phénomène aussi surprenant puisse arriver. Où ces dizaines de rivières sont-elles passées!

Je me résigne à passer ce méga gué en 4×4, il est 21h. Je monte ma tente au pied du Vatnajokull et d’après le GPS, le camp de ce matin est à 32km à vol d’oiseau…