Landmannalaugar en hiver

4x4 et raquettes

Landmannalaugar est une étape incontournable quand on se rend en Islande la première fois.
En été c’est assez simple, une liaison en bus permet d’atteindre l’endroit. Si vous en avez les moyens, et que vous pouvez traverser les gués assez profonds pour passer par dessus le capot du véhicule, vous pouvez aussi louer un 4×4. On y va surtout pour la randonnée, ou simplement pour profiter de cet endroit assez unique sur le plan géologique.

Landmannalaugar en hiver

J’ai déjà eu l’occasion d’y aller, trois fois à diverses occasions. La première remonte à mes vingt ans lorsque je faisais le tour de l‘île en vélo. J’avais fait un break sur ma progression le long de la route principale, le ring. les Bus 4×4 permettaient d’embarquer son vélo sur un porte-bagage prévu à cet effet et pour ceux qui n’ont pas peur de retrouver leur monture couverte de poussière. Quelques année plus tard je faisais le trek qui permet de relier Landmannalaugar à Thorsmork, puis Skogar sur la côte sud. Mon camarade Fabrice l’a aussi fait plus récemment, le Laugavegur est le nom de ce sentier qui peut aussi se faire en courant une fois par an lors de l’UltraMarathon du même nom.


Le vent souffle, le Land penche

En hiver par contre c’est une autre histoire, Neige à foison, énormes bourrasques de vent, risque réel de vie en péril ni plus ni moins. Le lieu est inaccessible sans un véhicule excessivement adapté aux conditions climatiques. On les voit en été, montés sur des pneus disproportionnés comme dans un concours de la plus grosse. En réalité, ils fonctionnent comme d‘énormes bouées qui nous empêchent de couler.


On comprend mieux pourquoi on peut difficilement se rendre là bas par soi même.

Le chemin pour y aller est le même qu’en été, il faut suivre la F26 puis la quitter et prendre la Landmannaleid qui va jusqu‘à Landmannalaugar. Il faut alors se préparer à une progression en dehors de la piste qui même si elle est enneigée reste praticable. Ici, aucune machine ne passe de tout l’hiver et nous progressons à vue et en réalité complètement hors piste. Il faut dégonfler les pneus presque totalement, la seule manière de contrôler un tant soit peu la voiture. On avance alors en choisissant le passage à l’aspect du terrain, des congères de neige et des traces d’autres véhicules qui seraient récemment passés. Il faut aussi faire attention aux traversées des rivières, nombreuses partout dans le pays, surtout qu’ici elles peuvent être couvertes de neige sans pour autant assez solides pour supporter le poids d’un Land Rover chargé.


Sur la Landmannaleid, la route qui mène à Landmannalaugar. En hiver, on se fiche un peu de la piste, mais là on est tombé dessus.

Nous finissons par arriver à Landmannalaugar après plusieurs heures de navigation dans une mer de neige. Je ne reconnais pas vraiment l’endroit, les repères colorés des ryolites et coulées de laves ont disparu sous la neige. Ce n’est qu’en apercevant le refuge et les bâtiments adjacents que je comprends que nous y sommes. Nous prenons place dans la cuisine pour préparer à manger alors que la nuit tombe en espérant que nous aurions la chance d’observer ce que chacun espère: des aurores boréales. Thor nous aura sans doute écouter.


A Landmannalaugar, j’ai été assez chanceux pour voir une de ces ionisations de la haute atmosphère qu’on appelle aurore boréale.


Traversée de la plaine de Landmannalaugar en raquettes

Nous restons deux jours dans cet endroit magique à explorer les alentours que je finis par reconnaitre, puis un peu connaitre. Les raquettes à neige, ou les skis de randonnées pour celui ou celle qui sait s’en servir, sont indispensables pour progresser dans la neige profonde. Par endroit, géothermie aidant, quelques oasis de chaleur laissent la terre à nue révélant encore plus la force des lieux.
Plus que la beauté des lieux, c’est le privilège d‘être seul ici qui a de la valeur.


On redescend sur le campement de Landmannalaugar après la balade.


Le lieu bien connu avec le refuge et le camping de Landmannalaugar sous la neige. La source d’eau chaude est sur la gauche.

Quelques photos supplémentaires

Je trouve de plus en plus que les photos sont plus fortes que les mots surtout pour des endroits comme celui-ci. Je vous laisse découvrir les lieux à travers cette petite sélection qui je l’espère vous donnera envie d’y aller.


Les chutes d’eau d’Hjalparfoss, un petit détour sur la route vers Landmannalaugar


Lorsqu’on change de terrain, comme pour naviguer dans 2m de poudreuse, il faut fortement dégonfler les pneus


Ce gros bloc là bas a sûrement un nom, mais je n’ai pas fait l’effort de chercher…


Mes camarades de voyage dans leur véhicule quelque part sur la route F26


Évidemment on fait aussi quelques pauses pour profiter de l’endroit.


Ce jour là, un Nissan rouge nous précédait en direction de Landmannalaugar.


Les teintes subtiles lorsque le jour n’est pas tout à fait blanc.


Contre le vent toujours assez présent dans le coin


Ce mec c’est Jean-Marc Porte. Il m’a fait rêver aux débuts de Trek Magazine.


Évents et fumerolles à Landmannalaugar, le froid, le gel et la neige ne peuvent rien y faire.


Le torrent et son eau tiède résiste.


On a l’occasion d’observer les mêmes points chauds qu’en été, finalement encore plus visibles en hiver.


Contre jour et chute de neige.

Quelques autres photos d’Islande en hiver, ici et . Pour vous y rendre, je vous conseille la nouvelle compagnie aérienne islandaise Wow avec qui j’ai fait ce voyage et qui m’a offert le billet, ainsi qu’Allibert Trekking qui propose de nombreux treks et randonnées en Islande.