Les chants de la Tessaout

Un Trek au Maroc, dans le Haut Atlas Central

Jour 3, mardi 9 juin. La montée vers le lac de Tamda

Départ 8 heures. Le ciel est bleu et le vent léger est très agréable. Nous traversons le village, passons entre les maisons. Le chemin est étroit et la caillasse présente, il n’y a pas de rue comme on pourrait l’imaginer.

Nous remontons le ruisseau qui irrigue les petits carrés de céréales, c’est la vallée fleurie de l’Ounila. C’est magnifique. Des verts différents selon les feuillages des arbres, noyers, figuiers, bouleaux blancs, noirs et des diverses autres plantations. De nombreux lauriers roses apportent leur couleur dont l’utilité est sans doute la couleur.

Nous croisons des jeunes filles qui portent des ballots de céréales sur le dos. Les céréales ont la richesse des villageois avec un peu de foin pour la vache. Nous suivons le chemin qui monte, au milieu des cailloux. Peu à peu le paysage devient désertique animé par quelques chèvres.

Les conditions du pâturage, les dates notamment, sont réglementées par des lois orales. Si un habitant déroge, il a une amende : il doit servir un repas aux gens du village. C’est la même chose pour celui qui s’autorise à dévier le système d’irrigation au profit de sa parcelle. Si le conflit concerne deux tribus, c’est plus grave. Les pâturages sont une richesse et dans cette montagne ils sont rares et donc attention aux contrevenants.

Il est l’heure de déjeuner. A l’ombre d’un genévrier, nous savourons les légumes cuits, des pâtes et des tranches d’orange à la cannelle.

Après la sieste, nous continuons de monter. Il y a moins de vent et la chaleur se fait sentir, comme les mollets qui se durcissent. C’est une marche tranquille+, nous précise Mustapha. Des touffes vertes très jolies aux minuscules fleurs roses et blanches tapissent la montagne. Ce sont des coussins de la belle mère, appellation locale bien sur. Eh oui même chez les berbères, les belles mères sont honorées ! Il faut préciser qu’elles ont très piquantes : ne pas toucher.

Nous arrivons à 2600 mètres et avançons sur un plateau. Un lac, le lac de Tamda, reste d’un ancien glacier, apparaît, bleu, entouré de la montagne aux couleurs ocres, vertes. C’est paisible et superbe. L’eau est fraiche et un bain après la chaleur de la grimpette est un plaisir. Nous montons les tentes et dinons.

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