Raquettes en Laponie
Il y a presque 9 ans, en septembre 2002, lors de mon premier séjour en Laponie, j’avais fait avec une amie une randonnée pédestre dans la partie Nord du Parc National Pallas-Yllästunturi. Nous avions commencé notre marche au centre d’information de Pallastunturi, pour la finir après 3 jours et 55 kilomètres au petit village de Hetta, sur les rives du lac Ounasjärvi, à quelques dizaines de kilomètres de la Norvège.
Depuis ce merveilleux weekend de randonnée sur les collines perdues dans l’immensité sauvage de la Laponie Finlandaise en hiver, j’ai toujours eu le désir d’y retourner. En ce mois de février 2010, je me décide enfin à partir pour une randonnée en raquettes de 5 jours dans ce parc national de Finlande qui reste dans ma mémoire comme un lieu particulier, intemporel.
Je commence par préparer tout mon équipement pour cette randonnée en raquettes: sac à dos de 70 litres, raquettes à neige, bâtons télescopiques, vêtements adéquates pour un effort physique dans des conditions extrêmes, cartes, boussole, l’essentiel pour faire un feu (allumettes, hache, couteau), lampe frontale, bougies, sac de couchage, matelas, trousse premiers soins et bien sûr de la nourriture très énergétique pour 7 jours afin d’avoir des rations pour 2 jours supplémentaires, au cas où.
Je prends ensuite depuis Rovaniemi la route du Grand Nord et, après 3 heures de conduite, j’arrive au pied de l’imposant mont Taivaskero, haut de 807 mètres. Le décor est très différent de la dernière fois. Tout est recouvert d’une épaisse couche de neige. Pour l’itinéraire, je décide de faire une boucle, en passant la première nuit dans la hutte de Nammalakuru, puis 2 nuits dans le chalet de Hannukuru et enfin la quatrième de nouveau à Nammalakuru. Cela représente environ 10 kilomètres de marche en raquettes par jour, ce qui est suffisant dans la neige fraîche et avec un peu plus de 25 kilogrammes sur le dos.
Pendant les 2 premiers jours, je suis le sentier balisé d’été, qui est physiquement très exigeant du fait de son dénivelé. Il fait – 30 degrés et je marche dans un paysage de carte postale: les arbres sont recouverts d’un épais manteau blanc et il y a dans la neige autour de moi des traces de renards, de lièvres, de rennes, d’hermines et de visons.
Le troisième jour, je pars tranquillement pour une balade de 3 heures au sommet du mont Outtakka. Là-haut, le vent souffle très fort et je ne peux m’attarder très longtemps, mais j’ai tout de même le temps de profiter d’une vue magnifique sur l’immensité sauvage de l’arctique.
Le matin du quatrième jour, je plie bagages et prend la route du retour vers le centre d’information de Pallastunturi via le sentier d’hiver. La marche en raquettes est beaucoup plus facile, l’itinéraire étant nettement moins valloné. Il contourne les collines et seul le passage du col sur la partie sud du mont Vuontiskero demande un effort physique soutenu. Après une dernière nuit passée à Nammalakuru, j’arrive en début d’après-midi du cinquième jour à mon point de départ, sous le fabuleux ciel du Grand Nord, d’un bleu éclatant.
Dans une région coupée du monde, propice à la contemplation et à l‘émerveillement, cette randonnée en raquettes à neige donne une énergie vivifiante et permet de se ressourcer profondément. Je ne peux que la recommander à tout amateur de randonnée en raquette qui viendrait dans cette contrée de Finlande, la plus septentrionale d’Europe de l’Ouest.