Les Samis de Laponie

Entre légende et modernité

Sames, Samis, Lapons, éleveurs de rennes du grand nord, derniers peuples nomades d’Europe… autant de noms et présentations qui laissent imaginer un peuple préservé et proche d’une nature que nous avons un peu oubliée.

Les Samis de Laponie

La Laponie n’a pas de réalité administrative. Le nom fut donnée par les premiers visiteurs du grand nord pour décrire un peuple nomade vivant sous des tentes faites de chiffons (les Lapons). De chiffons absolument pas, il s’agissait évidemment de peaux de rennes, mais le terme lapon est resté.

Le peuple Same (ou Sami) est autochtone de cette région qui couvre le nord des actuels Norvège, Suède, Finlande et Péninsule de Kola en Russie, géographiquement divisé au fil des luttes de territoire que se livraient les ennemis du sud pour la maitrise de la péninsule scandinave. Ce n’est que depuis quelques dizaines d’années que la nation Same retrouve une certaine identité culturelle, en partie grace au tourisme, sans pour autant encore s’affranchir du morcellement due aux nations existantes. Ainsi, les parlements Same sont au nombre de trois : le Parlement saami de Finlande à Inari, le Parlement sáme de Norvège à Karasjok et le Parlement saami de Suède à Kiruna.


Le drapeau des Sames ou Samis

Aujourd’hui les Sames continuent, pour une partie d’entre eux, de vivre de l‘élevage des rennes. Les outils et les techniques utilisés ont évidemment évolué, mais le principe est le même, laisser les troupeaux vivre de la Taiga, les regrouper réguièrement pour la mise bas au printemps, le marquage, le comptage, puis avant que l’hiver de Laponie les disperse, la castration des jeunes et l’abattage de certaines bêtes pour la viande.

J’ai rencontré Youni, éleveur de rennes de la région de Enontekiö dans le nord ouest de la Finlande se déplace en motoneige pour surveiller ses bêtes. Son troupeau qui se déplace selon les saisons sur les hauteurs des collines de la région ou sur le bord des nombreux lacs. Il ne se lasse pas de ce métier difficile, prend toujours plaisir à courir la Taiga et passer quelques nuits à l’extérieur de sa maison, dans le Lavvu, tente traditionelle de son peuple.


Jouni, Finlandais et Same, navigue dans la Taïga en motoneige pour surveiller son troupeau

Comme beaucoup de Sami, il exerce un métier supplémentaire, il est guide touristique et explique aux étrangers de passage comment les Sames modernes travaillent et tentent de conserver leurs traditions. Il est effet difficile de vivre exclusivement de l‘élevage des rennes et la technologie disponible aujourd’hui (téléphone portable, motoneige, balises gps, hélicoptère parfois) ne compense pas la difficulté apportée par l‘économie moderne ou le changement climatique qui perturbe les rythmes naturels. D’autres Sames sont artisan d’art, pêcheur ou chauffeur de bus pour compléter les fins de mois.
Le très joli film “Jon face aux vents” que j’ai eu le plaisir de voir récemment au festival du Grand Bivouac à Albertville, raconte ainsi l’histoire d’un éleveur Same de Suède et re-transmet très bien ce que j’ai pu ressentir aux récits des quelques hommes que j’ai pu recontrer lors de mes quelques voyages sur les terres du nord de la péninsule Sandinave.

Pour en savoir plus :

  • le film Jon face aux vents, si vous avez l’occasion de le visionner n’hésitez pas;
  • une présentation intéressante des Sami sur le portail de la Suède ici;