La voie Machame

L'ascension du Kilimandjaro

La marche d’approche du Kilimandjaro par la voie Machame dure 5 jours. Il s’agit surtout d’une acclimatation à l’altitude nécessaire à toute personne décidée à en découdre avec le géant d’Afrique. C’est aussi un trek à part entière, l’approche ce faisant en autonomie complète avec une équipe de porteurs et tout l‘équipement requis pour se préparer à l’ascension finale. Il est aussi nécessaire de passer par un guide professionnel, pour des raisons de sécurité, et parce qu’il n’est pas autorisé de monter seul ou par ses propres moyens.

découvrez notre portfolio ainsi que le récit de l’ascension finale du Kilimandjaro. Nous vous conseillons aussi de lire ces quelques conseils pour la préparation de votre trek au Kili.

La voie Machame

Ainsi, vous n’avez pas à vous soucier de logistique, tente et nourriture sont comme sur la majorité des treks gérés par le guide et son équipe. Sur ces éléments techniques, nous vous conseillons de lire ces quelques conseils pour l’ascension du Kilimandjaro rédigés à la suite de mon expérience personnelle.


Profil du dénivelé rencontré sur la voie Machame

La voie Machame part de la porte du même nom à l’altitude de 1740m d’altitude. Ici, on s’inscrit officiellement pour l’ascension, les clients comme les porteurs. Chaque porteurs passe aussi à la pesée sous le contrôle d’officiels du parc. Aucun porteurs ne doit porter plus de 20kg de charge. Cette règle a été mise en place il y a plusieurs années à la suite d’abus où, comme dans d’autres endroits, les dos des porteurs soumis à la concurrence locale ne pouvaient refuser de subir des charges nettement plus importantes.

1er jour : la marche humide


Jour 1 : Premiers pas sur la voie Machame, la forêt tropicale. Photos du Kili.

La première journée de marche suit un sentier assez raide à travers la forêt tropicale, très humide. Il faut rejoindre le premier campement (Machame Camp) situé à 3000m d’altitude. Excités par le départ et le premier jour de marche, les gens partent à un rythme souvent rapide. Nous apprenons ainsi notre première expression en Swahili : “polé polé”. Doucement. En effet, une des clés du succès d’une telle ascension est de prendre son temps, de ne pas aller plus vite que nécessaire. Nous sommes encore dans la forêt tropicale lorsque nous nous installons au premier campement. Comme nous allons le découvrir chaque soir, nous signons aussi le registre d’arrivée dans une petite cabane, celle du responsable du campement.

Distance : ~11km, dénivelé : +1200m. Le sentier est large, chemine sous les arbres et présente parfois des escaliers pour faciliter la marche.

2ème jour : première vue du Kili

Le lendemain nous quittons Machame Camp Pour Shira Camp. Le dénivelé est moindre (environ 750m) mais l’altitude se fait doucement sentir. Rapidement la végétation tropicale et dense de la forêt pluviale laisse la place a des arbustes plus petits et des espèces qu’on ne trouve qu’a ces altitudes comme les bruyères arborescentes qu’on croise en quantité. La montée se fait en étapes. Après la première longue pente assez directe qui fatigue dès le matin, on arrive sur un petit replat suivi d’un sentier qui nous fait évoluer à flanc de montagne, ou de volcan. Quelques recoins, parfaits petits jardins tropicaux nous rappellent que le sol sur lequel nous marchons est le résultat de multiples éruptions et coulées de lave.


Jour 2 : Vue sur la forêt tropicale vers 3500m. Photos du Kili.

La fin de la journée est moins difficile, presque plate pour arriver au Camp de New Shira, vaste emplacement dégagé d’où nous apercevons le Mont Méru, voisin du Kilimandjaro et 3ème montagne de Tanzanie. Nous le découvrons pour pral emière fois, mais nous aurons l’occasion de le revoir chaque prochain jour de la progression. Une fois le déjeuner pris, nous avons un peu de “temps libre” pour nous promener dans les environs ou nous reposer de ces deux premières journées de marche.

Distance : ~5-6km, dénivelé : +800m. On quitte le couvert de la forêt, le déjeuner est pris à l’arrivée à New Shira Camp.

3ème jour : acclimatation

Selon notre guide, la journée qui mène à Barranco Camp sert d’acclimatation à l’altitude. Alors que Barranco n’est situé qu‘à 3983 mètres d’altitude (contre 3766m pour Shira Camp), le sentier passe par le col de Lava Tower perché à 4570m. C’est ainsi une excellent premier exercice qui permet à chacun de mesurer l’effort nécessaire pour avancer à ces altitudes, mais aussi de mesurer l‘état de forme des protagonistes et des membres du groupes. Les porteurs ne sont d’ailleurs pas non plus insensibles au mal des montagnes, et en début de saison certains doivent parfois s’arrêter ici.


Jour 3 : Montée vers Lava Tower à environ 4600m, journée d’acclimatation entre Shira Camp et Barranco Camp. Photos du Kili.

Encore plus que la veille, la marche est fortement impactée par le manque d’oxygène. On s’essouffle rapidement si on garde le rythme du premier jour, et encore une fois la réponse en Swahili est “polé polé”. Pour le coup personne ne souhaite vraiment aller plus vite et l’arrêt pour déjeuner au col de Lava Tower est plus que bienvenu. A cet endroit, le sentier est au plus proche du sommet du Kilimandjaro, juste au dessous d’une face verticale de 1400m et le glacier sommital résiduel que nous apercevons de temps en temps à travers les nuages.

La descente vers le camp se fait par le “barranco”, mot espagnol signifiant ravin (ne me demandez par si L’Espagne a une histoire sur les pentes du Kilimandjaro). En effet, le sentier descend le long d’une grande gorge coincé entre deux hautes falaises. Plus bas, à mi-chemin entre le col et le Barranco Camp, une très belle population de séneçons géants, l’arbre symbolique du Kilimandjaro et plutôt rare puisqu’il ne pousse qu’au delà de 4000m.

Distance New Shira – Lava Tower : ~6km, dénivelé : +850m.
Distance Lava Tower – Barranco Camp : ~4km, dénivelé : -650m.
L’altitude se fait sentir, l’arrêt à Lava Tower donne un aperçu de ce qui nous attends au delà de 4500m. Le déjeuner est pris avant de redescendre vers Barranco.

4ème jour : de plus en plus près

Le début de la marche du jour commence par une montée sèche pour passer sur le rebord du Barranco. C’est sans doute le passage le plus technique depuis le début de la semaine puisqu’il faut par endroit mettre les mains. Une fois l‘épaule passée, nous évoluons sur un sentier vallonné différent de ceux des jours précédent, nous ne montons pas vraiment, ni descendons d’ailleurs. Nous cheminons en alternance de sentiers en balcon et de franchissements de vallées d’altitude, petits barrancos en réduction. Après quelques heures de marche, nous arrivons au pied de Karanga Camp. L’endroit est équipé et parfois utilisé par un groupe pour la nuit lorsque certains guides préfèrent couper cette étape en deux. Dans notre cas, nous nous y arrêterons pour le déjeuner avant de repartir pour la longue montée constante vers Marangu.


Jour 4 : Vue sur le Mont Meru (4565m) qui suit la progression des marcheurs pendant presque toute la montée jusqu’au camp de base. Photos du Kili.

Marangu. C’est le camp de base de la voie Machame pour l’ascension finale. On en parle tous entre nous depuis le début du trek, surtout le soir au bivouac lorsque notre guide nous sert quelques anecdotes. Ce que nous avons tous retenu : nous arriverons vers 17h à Marangu, mangerons dans la foulée, puis essaierons de dormir avant de partir à minuit pour l’ascension finale.

Au diner, nous abordons tous la question des vêtements que nous allons porter dans la montée. Sous vêtements techniques, micro-polaire, polaire, doudoune et veste coupe vent de manière générale pour le haut, caleçon long, pantalon thermique, pantalon coupe vent pour le bas. Notre guide nous inquiète quand même un peu en nous disons que lui il porte jusqu‘à 8 couches de vêtements.

Vers 19h chacun rentre dans sa tente et essaie de dormir, le réveil réglé pour 23h…

Distance : ~10km, dénivelé : +600m.
On évolue en balcon à flanc de montagne, en suivant les courbes du terrain. C’est le sentier et le relief le plus varié de la semaine, avec Shira – Barranco.

5ème jour : la montée finale

Découvrez le récit de l’ascension finale du Kilimandjaro

On part vers minuit de Barafu car l’objectif est d’arriver au sommet à l’aube. Présenté autrement, les 5km et 1200m de dénivelés jusqu’au sommet se font en 6h. Évidemment, le lever du soleil depuis le sommet est quelque chose d’inoubliable mais il faut le mériter.

Nous quittons ainsi Barafu pour une longue marche silencieuse sous la lumière de nos frontales. Le rythme est donné par le plus lent du groupe, mais personne ne ressent l’envie d’aller plus vite. Au contraire, nous restons ensemble à l‘écoute des autres et parfois un encouragement motive le groupe. bien au delà d’une simple marche, j’ai rarement senti une unité comme ici sur les pentes finales du Kilimandjaro.


Jour 5 : La montée. A la fin de la saison des pluies fin mai, les pentes sont couvertes d’une légère couche de neige dès 5300m.


Jour 5 : L’aube, 5h du matin. Un des plus beaux levers de soleil que nous ayons tous vus. Photos du Kili.

Notre guide Abed a choisi de faire peu de pauses, seulement deux sur les six heures de montée. Peu avant Stella Point qui est le point d’entrée sur la crète sommitale, le soleil se lève. En cette fin du mois de mai, la saison des pluies se termine tout juste et une couche de neige recouvre le sol. La lumière est incroyable et justifie presque à elle seule l’effort fourni. La dernière partie sur la crête jusqu’au sommet, Kibo, est moins difficile, et comme une récompense chacun essaie de profiter au maximum de l’endroit. Nous savons en effet que nous devrons descendre sans attendre une fois arrivé au sommet.

La descente se fait ensuite en deux parties. Tout d’abord jusqu‘à Barafu où nous arrivons vers 10-11h du matin selon la forme de chacun. Nous y faisons une sieste bien méritée puis déjeunons avant de poursuivre la descente jusqu‘à Mweka Camp qui se situe vers 3100m d’altitude. Depuis le sommet, nous serons descendu de 2800m ce qui ajoutera à l‘énorme effort fourni dans la montée. On parle toujours de la difficulté de la montée mais la descente est aussi très éprouvante, pour les genoux en particulier.


Jour 5 : Sur la crête non loin du sommet, on profite de chaque instant. Photos du Kili.

La soirée que nous passons à Mweka Camp est très agréable. Tout le monde est fatigué mais heureux d’avoir réussi. Nous revivons la montée de nuit, le spectacle de l’aube sur les pentes blanches, la forte souffrance de certains et les encouragements des quelques porteurs “d‘élite” qui nous accompagnaient. Une petite nostalgie va aussi nous toucher car nous savons que le Kilimandjaro est désormais derrière nous.

Distance Barafu – Sommet : ~5km, dénivelé : +1200m.
Distance Sommet – Barafu descente : ~5km, dénivelé : -1200m.
Distance Barafu – Mweka Camp : ~5km, dénivelé : -1550m.
C’est évidemment la plus dure journée. Montée éreintante pendant 6h, suivi d’une très longue descente de 2800m temporisée d’une petite sieste de 2h lorsqu’on repasse par Barafu.

6ème jour : Au revoir

Au matin du 6ème jour, nous prenons pour la dernière fois le petit déjeuner dans la tente aménagée à cet effet sur le campement. Nous avons toujours très bien mangé, des pâtes et du riz nécessaires pour alimenter le moteur, et quelques agréables surprises comme crêpes du matin et fruits de la passion en dessert. Je tiens aussi à remercier toute l‘équipe et quelques-uns des porteurs que nous avons appris à connaitre lors de ce voyage, à l‘écoute des besoins de chacun et très professionnels dans leur sens du service.

Telle une tradition, nous recevons aussi les remerciements en chanson de toute l‘équipe, du porteur au guide en passant par le cuisinier et la “flèche” à la fonction étonnante. Devant la compétition entre les groupes de marcheurs en pleine saison, chaque équipe possède un “coursier” dont la fonction est de partir réserver le meilleur emplacement au camp suivant chaque matin. Il part ainsi à l’aube telle une flèche et fait chaque étape en courant… et bien entendu nous ne l’avions jamais vu.

Nous partons pour notre dernière marche et rejoignons la porte par laquelle nous devons quitter le parc du Kilimandjaro. Les 1450m de descente jusqu‘à Mweka Gate sont presque une formalité après la longue nuit réparatrice que nous venons de passer. Nous recevons ainsi notre diplôme de “summiter” alors que les porteurs commencent déjà à charger le bus qui nous descendra jusqu‘à la ville de Moshi. Certains pourront partir pour un safari et profiter de l’incroyable faune de Tanzanie, les autres iront se reposer sur la côte vers Dar Es Salam et Zanzibar.

Distance : ~8km, dénivelé : -1450m.
La descente ressemble beaucoup au paysage de la première journée, large sentier, souvent des escaliers, forêt tropicale humide.

Découvrez le récit de l’ascension finale du Kilimandjaro.


Profil du dénivelé rencontré sur la voie machame

Vous trouverez ci-dessous le profil en dénivelé de l’ensemble de la voie Machame, du départ de Machame Gate jusqu‘à Mweka Gate. Les distances, dénivelés et altitudes sont indicatives car prises au GPS sur l’ensemble du trek. Il y a par exemple eu quelques coupures et pannes de batteries corrigées par extrapolation de la courbe, mais le principal est là. Je n’ai pas vu de courbes de ce genre ailleurs, vous pouvez la télécharger ici et l’imprimer comme mémo pour votre usage.

Ce voyage a été organisé par Terres d’Aventure qui en plus de l’ascension du Kilimandjaro propose plusieurs circuits et treks en Tanzanie. Le Kilimandjaro est d’ailleurs souvent couplé à un Safari comme ici “Du toit de l’Afrique à la vallée du Rift“.